janvier 31, 2022

Le Kidnapping de la Laïcité par des nouveaux Croisés, Islamo-obsédés

Ci-dessous, un extrait de l’article de « Médiapart », « Laïcité et wokisme : les métamorphoses d’Emmanuel Macron« .

Précision : il n’y a pas eu de « métamorphose », mais la dissimulation des sentiments profonds et réels. En amont de la présidence, Emmanuel Macron a été très proche de la rédaction de la revue « Esprit ». Il faut constater, de ce que l’on peut observer de ce qui se passe dans le monde chrétien européen, que, au fond de tout chrétien, même « modéré », même prétendant associer « foi et raison », il y a un croisé prêt à se relever. Ce que traduit, chez les plus radicalisés, la création du parti zemmourien, « Reconquête », qui fait explicitement référence à la guerre hispanique contre les Maures qui occupaient le Sud de ce qui est aujourd’hui l’Espagne et le Portugal. Ce sont ces intellectuels ou simili-intellectuels qui ont passé leur temps à parler de l’Islam et des musulmans qui ont préparé le terrain de cette… « renaissance » d’un Christianisme de guerre.

« C’est un soutien que l’Élysée assure n’avoir jamais sollicité, mais dont il a constaté, non sans un certain étonnement, la résonance médiatique. Un grand entretien sur LCI, une explication fleuve dans Marianne, un édito dans Causeur et des milliers de mentions – pour la plupart très virulentes – sur les réseaux sociaux. Mi-janvier, l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui faisait, selon ses propres mots, son « coming out macroniste », en annonçant s’« engager pleinement » pour la réélection du président de la République. Un « choix du cœur et de la raison » que cette figure de l’autoproclamé « camp laïc » associe à l’évolution du chef de l’État sur les questions qui lui sont chères. « En début de mandat, je faisais partie des personnes très inquiètes en observant l’exécutif et ce qu’il se passait sur ces questions »explique-t-elle, avant de revendiquer avoir « tout fait pour cliver » La République en marche (LREM) sur la laïcité, en s’en prenant notamment aux député·es qu’elle qualifie d’« islamophiles »« comme Aurélien Taché ou Fiona Lazaar », qui ont tous deux quitté la majorité. Pendant cinq ans, la laïcité, principe plus souvent convoqué pour exprimer des crispations identitaires que pour rendre hommage à Aristide Briand, a en effet fortement divisé l’écosystème macroniste. Des ministres – Marlène Schiappa et Jean-Michel Blanquer pour ne parler que d’eux – en ont fait leur marque de fabrique, imaginant ici un prix et des états généraux, là un think tank et une campagne de publicité, afin de constituer des réseaux qu’ils et elles ont nourris à force de rencontres officielles et de discussions informelles. Les noms et les visages de personnalités médiatiques, habituées des plateaux télé comme des pages de Marianne ou de L’Express, sont ainsi régulièrement apparus sur les fils Twitter et dans les interviews de membres du gouvernement ou de la majorité, mais aussi lors d’événements organisés par leurs soins. Caroline Fourest, Richard Malka, Élisabeth Badinter, Raphaël Enthoven, Rachel Khan… Peu à peu, certaines ont passé les grilles de l’Élysée, où elles ont été reçues à plusieurs reprises par des conseillers d’Emmanuel Macron, sinon par Emmanuel Macron lui-même. Ce fut notamment le cas de Zineb El Rhazoui. Si la militante s’avoue aujourd’hui « séduite » par l’offre politique du chef de l’État, elle n’a pas toujours été tendre à son endroit. En janvier 2019, elle réagissait vivement à une rencontre de celui-ci avec les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), le jour des commémorations de l’attentat de Charlie Hebdo« J’ai peut-être un peu compris ce que certains Français veulent dire lorsqu’ils évoquent le mépris du président de la République », avait-elle alors lancé à la télévision. Dans la foulée de cette déclaration, et comme il le fera en 2020 – dans un autre contexte, mais poussé par le même élan – avec Jean-Marie Bigard, Emmanuel Macron écrit à la jeune femme, qui en profite pour lui demander un rendez-vous. Ils se rencontrent pour la première fois quelques semaines plus tard. Zineb El Rhazoui souhaite le convaincre de ne pas réformer la loi 1905, comme il l’a un temps laissé entendre. « Je découvre un homme qui, contrairement à ce que je pensais, prend au sérieux les sujets liés à la lutte contre l’islamisme », raconte-t-elle à Mediapart. Depuis lors, ils continuent d’échanger « sporadiquement »« Ils ne sont pas d’accord sur tout, mais ils s’apprécient et continuent à se parler sur Telegram [une messagerie cryptée – ndlr] de temps à autre, comme le président le fait avec beaucoup de monde », indique le député LREM Jean-Baptiste Moreau, devenu très proche de l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo. L’élu de la Creuse affirme avec satisfaction être « l’artisan » du soutien de cette dernière, soutien qui, à l’en croire, aurait été très bien accueilli par Emmanuel Macron. « Il était très touché », dit-il. Dans l’entourage du chef de l’État, l’enthousiasme est plus contenu. « Tous les citoyens sont libres d’exprimer un soutien », balaie l’un de ses proches, évoquant une « initiative individuelle » qui n’engage en rien le candidat à sa réélection. Et surtout pas pour une éventuelle investiture aux prochaines législatives, sujet sur lequel chacun a commencé à plancher, mais que tout le monde renvoie à l’après-présidentielle. « Je ne suis pas contre l’idée de me présenter, reconnaît Zineb El Rhazoui, mais la question n’est pas encore posée au sein de LREM. » Sitôt son soutien affiché, la militante a vu ressurgir sur les réseaux sociaux deux photos d’elle en compagnie du youtubeur d’extrême droite Papacito, ainsi qu’une vidéo de l’un de ses passages sur CNews, où elle avait choqué jusqu’à Pascal Praud en affirmant, dans un débat consacré aux violences urbaines, que « sur les réseaux sociaux, les gens de tous horizons étaient absolument unanimes : il faut que la police tire à balles réelles dans ces cas-là ». Des images qu’elle jure « sorties de leur contexte », mais qui n’ont échappé à personne dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Le récent article du Monde relatant le déjeuner pris entre Rachel Khan et Marine Le Pen au domicile de cette dernière, en avril 2021, a lui aussi beaucoup circulé. L’autrice de Racée (L’Observatoire), qui a fait de « l’anti-wokisme » son cheval de bataille, s’est également engagée dans la campagne du président de la République, en rejoignant le groupe des « relais de la société civile », piloté par le député LREM Roland Lescure et l’ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée Anne de Bayser. Elle s’y occupe d’immigration, d’intégration et de laïcité. »

https://www.mediapart.fr/journal/france/310122/laicite-et-wokisme-les-metamorphoses-d-emmanuel-macron

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