Aujourd’hui, nous apprenons que la famille de Samuel Paty a déposé des plaintes contre le Ministère de l’Education Nationale et le Ministère de l’Intérieur, pour «non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime». L’avocate de la famille s’en explique : «J’ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd’hui des éléments concrets confortent cette conviction : des fautes ont été commises tant du côté de l’Education nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles il aurait pu être sauvé, assure Virginie Le Roy. Il est indispensable que toute la lumière soit faite et que la famille de Samuel Paty obtienne la vérité. Cela passe nécessairement par un examen attentif et indépendant des moyens préventifs mis en œuvre par les agents de l’Etat. Je demande également qu’une enquête parlementaire soit diligentée.». L’assassinat de Samuel Paty a donné lieu à une multitude de manipulations et de mensonges, comme dans cette émission de « Sud Radio », qui interroge « la gauche a t-elle un problème avec la police ?« , ce qui revient à prendre la défense de la police alors qu’elle est en cause dans l’absence de protection de Samuel Paty, ce qui a donc contribué à son assassinat. Ceux qui avaient le droit, par leurs fonctions, ET le devoir d’agir, ne l’ont pas fait. Comme à l’accoutumée, le pouvoir a donc cherché à se défausser sur des personnes et des groupes qui, eux, n’avaient ni le droit ni, à fortiori, le devoir d’agir, puisque n’en ayant pas les moyens. Les seuls et vrais co-responsables des CONDITIONS (et non de l’acte lui-même) vont donc devoir, enfin, si une instruction est ouverte, rendre des comptes.
Article de France Info sur ces plaintes :
La famille de Samuel Paty a déposé plainte, mercredi 6 avril, contre les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale pour « non-assistance à personne en péril » et « non-empêchement de crime », a appris franceinfo auprès de son avocate Virginie Leroy, confirmant une information de Libération. Selon la plainte, que franceinfo a pu consulter, la famille de l’enseignant dénonce une série de défaillances. Les services de renseignement sont ainsi accusés de n’avoir jamais envisagé sérieusement le risque d’un attentat et le rectorat de Versailles de ne pas avoir pris de mesures de protection. « Dès lors que les agents du ministère de l’Intérieur avaient connaissance d’une menace de niveau 4, Samuel Paty aurait dû bénéficier d’une protection policière qui aurait représenté un obstacle au projet criminel d’Abdullakh Anzorov », écrit l’avocate de la famille dans la plainte. « Avec un tel accompagnement, Samuel Paty aurait été sauvé. » Maître Virginie Leroy pointe également la « responsabilité pénale des agents de la DGSI » qui « auraient dû détecter la radicalisation violente » d’Abdullakh Anzorov. La plainte dénonce de « lourdes négligences » à tous les étages, des renseignements des Yvelines, du référent laïcité du collège, du DAASEN (directeur académique adjoint des services de l’éducation nationale) de l’académie de Versailles et de la conseillère technique sécurité du rectorat de Versailles qui est « restée totalement inactive » et a « refusé de déployer l’équipe mobile de sécurité de l’académie au collège, pourtant sollicitée à deux reprises par la principale ». Le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, 47 ans, a été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d’origine tchétchène, tué peu après par la police. L’homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il a revendiqué son geste en se félicitant d’avoir « vengé le prophète ».